Le 18 juin, il faudra que le oui à la loi climat soit un raz-demarée pour que nous puissions nous satisfaire de ce compromis concocté par les Chambres fédérales.
La loi climat – un compromis minimum – est d’une telle banale évidence, qu’il n’est pas étonnant que tous les partis bourgeois en recommandent l’acceptation (à l’exception de l’UDC). On pourrait se demander pourquoi, compte tenu des rapports de force, il faut mettre sur pied une campagne pour la votation. La réponse est simple: parce que la loi sur le CO2 d’il y a deux ans a été rejetée dans des circonstances similaires. Qui plus est, un oui de justesse le 18 juin ne suffirait pas à donner de l’élan à la politique suisse pour la sauvegarde du climat. Il faut que la victoire soit un raz-de-marée pour démontrer une fois pour toutes que l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050 n’est pas négociable.
Oui à zéro émission nette
Par la ratification de l’Accord de Paris sur le climat, la Suisse s’est déjà engagée à respecter l’objectif de 1,5°C. Selon le dernier rapport du GIEC, la planète atteindra un réchauffement de 1,5°C en 2030 déjà et pour 2050, les 3°C semblent réalistes. Face à cette évolution, la politique suisse est à court d’idées – c’est mépriser les jeunes générations qui devront affronter le problème. C’est pourquoi la JeuneATE estime indispensable que nous inscrivions enfin dans la loi l’objectif de zéro émission nette pour 2050. C’est ainsi seulement que nous aurons une chance que le monde politique oeuvre à cet objectif selon une feuille de route et des mesures concrètes. En misant sur des objectifs fixés volontairement, nous n’y sommes visiblement pas parvenu·es.
Oui à la justice climatique
Il y a deux ans, le mouvement de grève pour le climat a vivement débattu de la question du soutien à l’initiative pour les glaciers. Il argumentait – aujourd’hui encore – à juste titre que, pour la Suisse, il est déjà trop tard pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Notre pays riche et privilégié a largement contribué au réchauffement climatique par l’activité de sa place financière et de son commerce de matières premières. Dès lors, il doit assumer sa responsabilité envers les populations qui souffrent déjà des suites du réchauffement climatique. C’est pourquoi un oui est une évidence et un minimum.
Nous avons bien vu comment fonctionne la politique sans loi climat: l’objectif de zéro émission nette est considéré comme un paramètre politique à négocier et non comme un objectif scientifiquement reconnu pour assurer notre survie. Les milliards de francs que la Confédération entend investir dans des projets d’extensions routières démesurés en sont un bel exemple. Au lieu d’utiliser l’argent pour le bien des générations futures, elle lance des projets d’extensions routières censés absorber un volume de trafic que nous ne pourrons même plus nous permettre une fois les travaux achevés.
Oui au tournant énergétique des transports
Même si la loi climat ne prévoit pas de mesures concrètes pour la réduction des émissions de CO2 dans le domaine des transports, la neutralité carbone ne se fera pas sans une décarbonisation rigoureuse. La Suisse a clairement raté son objectif climatique pour 2020 – principalement à cause des transports. Nous avons donc absolument besoin d’un oui clair à la loi climat le 18 juin 2023.